Ecritures

"Quand je regarde à l'horizon, tout droit vers le soleil
J'aperçois tous ces millions de visages qui s'émerveillent
De la beauté de ce monde que l'on ne protège pas
Cette fragilité féconde qui fait que nous sommes là
J'en appelle à la lumière, aux forêts, aux océans
Pour nous ramener sur terre une respiration, un élan
Ouvrir les yeux sur le même ciel et marcher la tête en avant
Et traverser la tempête sans oublier qu'on est vivant."
(Pascale Delagnes - Réveillons-nous)

Carnets de Bords (2006)

Long métrage mettant en dialogue deux auteurs, et l'océan.
Une escapade vers les falaises de Gris-Nez, pour offrir quelques fragments d'écriture à l'océan,
et saluer la beauté de son grand large.

Interview audio de Pascale Delagnes à propos de "Carnet de Bords".

Il est terrible, ce rire (Hommage à Jacques Prévert)

Il est terrible ce rire, le rire de cette femme
Ses mains grignotent la manche de son manteau givré,
qui a froid, qui a faim
Son regard se perd dans le Finistère Mystère.

Il est terrible le rire de cette femme qui court nue dans la rue
On dirait qu'elle danse avec un inconnu
Qu'elle s'envole avec une nuée de grues couronnée de grâce,
la grâce d'un esprit qui échappe à la pesanteur d'un corps qui a le mal du monde
Et elle rit, elle rit à chaudes larmes
Perdue entre ses mains qui la protègent encore un peu.

Il est terrible le rire de cette femme qui court nue dans la rue
Elle est belle comme un soleil, traversée par la lumière, le regard étincelant
Passagère du vent fou On dirait qu'elle danse.

Il est terrible ce rire, le rire de ce monde
Ce monde qui grignote la manche de son manteau givré,
qui a froid, qui a faim
Son regard se perd dans le Finistère Mystère
On dirait qu'il danse avec un inconnu
Il s'envole avec une nuée de grues Couronné de grâce,
la grâce de ses vies indomptées, de ses volcans, de ses océans
Et il rit à chaudes larmes
Entre ses montagnes qui le protègent encore un peu.

Il est terrible le rire de ce monde
Il est beau comme un soleil, traversé par le temps, par les vents
Seul On dirait qu'il danse.

Il est terrible ce rire, le rire de cette femme,
de cet homme, de cet enfant, de cet arbre
Le rire de cette respiration, de ce silence, de cet éclat de vie
Cet éclat de vie qui grignote la manche de son manteau givré,
qui a froid, qui a faim
Son regard se perd dans le Finistère Mystère.

Il est terrible le rire de ces éclats de vie qui courent nus dans la rue
On dirait qu'ils dansent avec des inconnus
Ils s'envolent avec un brouhaha de fumées
et de sons Couronnés par la grâce d'un esprit qui échappe à la pesanteur d'un corps qui a le mal du monde.
Et ils rient à chaudes larmes Perdus entre leur murs de béton
Qui les étouffent encore un peu

Il est terrible ce rire
Il est beau comme un soleil,
traversé par la lumière, le regard étincelant
Passager des vents fous
On dirait qu'il danse.

L'écorce de la lune

Souvenir d' Isluga, Chili
L'écorce de la lune me fait penser à cette écorce de toi
Cette écorce de ton corps qui me respire
Sur le fil de nos voix
Sous la lune
Sans dormir
Les yeux dans le ciel
Hantés
Nos cœurs cousus ensembles quelque part
A la dérive dans cet espace immense
Libre Notre amour
L'écorce de la lune me fait penser à cette écorce de toi
Ta bouche qui raconte des histoires
Le vent et Neruda
Tes mains balbutient
A mon corps balbutiant
Nus
En corps inconnus
Un chant d'évasion, une passion
La petite flamme qui fait fondre la cire
La petite maison en adobe qui fait fondre le temps
Et la cape del Diablo flottant dans la nuit orageuse
La meute des nuages hurlant sur les volcans
Et un seul mot, je me souviens
L'écorce de la lune me fait penser à cette écorce de toi
Cette écorce qui respire sous le velours
Sous le murmure tranquille de la voûte de ce ciel que nous mangeons maintenant
L'écorce de la lune me fait penser à cette écorce de toi
Cette écorce- enveloppe Nos corps dans les vents fous
Désirent Une île sur le grand lac
Isluga
L'écorce de la lune me fait penser à cette écorce d'Isluga
Cette écorce que je respire encore
Chaque fois que le soleil me quitte
Chaque fois que le vent me réveille
Chaque fois que les parfums du Chili viennent me retrouver dans mon sommeil
L'écorce de la lune me fait penser à cette écorce de toi
Et alors chaque fois
Chaque fois
Je te bois
Et je te chante

Rendez-vous aujourd'hui

Rendez-nous le silence, rendez-nous la beauté
Rendez-nous ce qui vibre sans électricité
Rendez-nous nos espaces, rendez-nous nos horizons
Rendez-vous sur les places, faisons sauter le béton

Rendez-nous nos consciences, rendez-nous la liberté
De marcher dans nos vies sans avoir peur de tomber
Rendez-nous l'insolence, rendez-nous nos destins
Rendons-nous le courage d'ensemble lever le poing

Rendez-nous la patience et rendez-nous le temps
De contempler ce qui danse, de jouer avec nos enfants
Rendez-nous le repos et rendez-nous la joie
D'habiter dans un monde qui respecte ses lois

Rendez-nous le vacarme Des oiseaux et des forêts
Rendez-nous le soupir de ce qui meurt et renaît
Rendez nous le sauvage, rendez nous nos instincts
Rendez-nous la sagesse de la terre et du pain

Rendez-nous notre sueur nos oreilles et nos pieds
Dans le frisson de l'air, l'odeur des herbes mouillées
Rendez-nous le parfum de nos corps et le corps de nos rêves
Nos espaces intimes, nos idées, notre sève

Rendez-nous le mystère de l'aube dans le lit des glaciers
Le vol de la Dame blanche dans la nuit égarée
Rendez-nous la poésie des astres et du ciel
Le culte du soleil et la mémoire du sel

Retrouvons le silence, retrouvons la beauté
Du doux et de l'intime De la fragilité
De ce qu'on savoure et contemple sans avidité
Et non de ce qu'on consomme sans plus vraiment goûter
Rendez-vous aujourd'hui

Rendez-nous la décence, rendez-nous la dignité 
D'être là, d'avancer en cherchant la vérité
Retrouvons la présence D'un regard, d'une main
Retrouvons l'innocence de croire en son chemin

Rendez-nous la conscience et l'espoir que demain
Nous serons des milliards à partager notre grain
Reprenons nos droits ouvrons la porte à l'humain
Bannissons un système basé sur le crime et le gain

Rendez-vous aujourd'hui

Enfance

Je marche dans la nuit nue Je ne sais pas où mes pas seront entendus
J'écoute sans faire de bruit les rêves qui chuchotent dans le fond du puits
Je ne sais pas je ne sais plus Peut- être il y a longtemps je suis venue
Je me souviens la terre chaude, l'air humide ça sent bon Mon cœur bat , mon cœur rôde
J'aperçois un feu des ombres, des petits poissons dans ta main et tu tombes
Tu ris comme du velours Ta peau a la couleur de l'amour
Blottie Dans le creux de tes chairs, tu m' racontes les histoires de la mer
Mais qui es -tu je ne sais plus Je crois bien que je suis perdue
Je cherche les lions depuis que je suis descendue de l'avion
Je cherche les lions depuis que je suis descendue de l'avion
Je cherche un pays adossé au soleil Tout petit tout sensible qui se dépose tout doucement au réveil
"S'il te plaît, dessine- moi un lion" Ou bien ramène moi dans l'avion
Je marche dans la nuit nue Je ne sais pas où mes pas seront entendus
J'écoute sans faire de bruit les rêves qui chuchotent dans le fond de mes nuits.

Paroles de l'Album de Pascale Delagnes en concert/Feeling good - 2018

Je vois des mains fatiguées qui ont perdu le sommeil
Je vois des visages ridés qui ont perdu leur soleil
Je vois des âmes qui se cherchent dans le néant de leur vie
Je vois des corps qui s'oublient dans la bouche d'un métro gris

Je vois des peurs qui naviguent dans les brumes et la poussière
Des désirs qui se déchirent entre l'ombre et la lumière
Je vois des regards brisés par la misère qui publie
Des millions de solitaires qui n'ont pas vraiment choisi

Je vois des millions de gens qui se battent contre le vent
Sans jamais vraiment pouvoir un jour l'écouter et croire
Que la vie est plus précieuse que le fric et l'insidieuse
Ambition de l'être humain à vouloir être souverain

J 'entends des millions de voix qui se refusent le choix
D'exister avec conscience, d'exprimer leur insolence
Dans ce monde ne convient pas, ni à leur rêves ni à leur droit
De respirer tous ensemble dans un souffle qui leur ressemble

Réveillons- nous
De tous côtés de tous pays dans les châteaux dans les taudis
Réveillons nos immensités
Réveillons-nous
Réhabilitons nos paysages et réveillons nos enfants sages
Qui se sont longtemps endormis

Je vois des enfants blessés qui ont perdu leur soleil
Je vois des pays entiers qui ont perdu le sommeil
Je vois des âmes qui se perdent dans le néant de leur vie
Je vois des corps oubliés dans la gueule d'un camp maudit

Je vois des femmes qui naviguent dans les brumes et la poussière
Et des hommes qui se déchirent entre l'ombre et la lumière
Je vois des cœurs esseulés par la guerre qui publie
Des millions de « sans-frontières » qui n'ont pas vraiment choisi

Je vois des millions de gens qui prient assis dans le vent
Qui se battent pour ne pas choir et ne cessent pas de croire
Que la vie est une fougueuse, indomptable et digne gueuse
Qui nous supplie de rester vrais, ne jamais taire ce qu 'on est

J 'entends des millions de voix qui s'engagent qui font le choix
D'exister avec conscience, d'exprimer leur insolence
Dans ce monde qui ne convient pas, ni à leur rêves ni à leur droit
Et se battent pour leur essence, par la désobéissance

Réveillons- nous
De tous côtés de tous pays dans les châteaux dans les taudis
Réveillons nos immensités
Réveillons-nous
Prenons le temps de regarder ce que l'on consomme et l'on paie
De la médiocrité, du vice, du mensonge et de l'artifice
Ne soyons plus jamais complices

Quand je regarde à l'horizon, tout droit vers le soleil
J'aperçois tous ces millions de visages qui s'émerveillent
De la beauté de ce monde que l'on ne protège pas
Cette fragilité féconde qui fait que nous sommes là

J'en appelle à la lumière, aux forêts aux océans
Pour nous ramener sur terre une respiration, un élan
Ouvrir les yeux sur le même ciel, et marcher la tête en avant
Et traverser la tempête sans oublier qu'on est vivant
Je marchais sur la route
J’ai vu un homme assis
Qui comptait les nuages
Tout simplement assis
Quand je suis arrivée tout près de son visage
Il m’a regardée
Éblouie
Et j’ai vu dans ses yeux des millions d’orages et des nuages à l'infini

Et l’homme a ri, et j'ai eu peur et je me suis enfuie
Tout droit vers la fin de la route qui n’avait pas de fin
A chacun de mes pas j’entends son rire qui résonne
A chacun de ses rires j’entends mon cœur qui s’affole
Je m’arrête et je reprends mon souffle

Sur le bord de la route je ne peux plus bouger
Je sens mon cœur se taire, je ne peux plus respirer
Et là j’entends mon corps crier avec l’orage, jouer avec les nuages, pleurer avec la pluie
Et j’invite mes fantômes à ne plus être sage, et avec eux je ris

Soudain le vent se lève et j'aperçois au loin des millions
D'oiseaux qui volent vers le sauvage
Et réveillent les visages et tous les paysages
Qui dorment au fond de moi

Et je reprends ma route tout droit vers le soleil
Je marche les yeux au ciel et je m'y sens bien
Je compte les oiseaux de toutes les couleurs
Je respire à nouveau je n'ai plus peur

Sur le bord de la route, je vois un homme assis
Qui compte les nuages, tout simplement assis
Quand j’arrive tout près de son visage
Il me regarde, ébloui
Et je lis dans ses yeux des millions d’images et des paysages à l’infini

Et Il rit
Et je ris avec lui
Il rit
Et je ris avec lui
La nuit tombe, une femme marche doucement dans le crépuscule d’une rue
Comme un songe apporté par le vent
Une main et des ombres jouent avec le silence et rient
Elle se balance comme une âme perdue dans une forêt, danse
Elle cherche la matière, l’écorce ou bien la peau
Elle chante pour trouver un écho

Un instant délicieux, on perçoit dans ses yeux sa sueur et son rêve
Son rêve qu’elle respire du fond de sa nuit, du fond de sa nuit bleue
Un rêve simple, une odeur, un désir,plonger dans l’océan
Ce géant qui la boit et la retient dans ses bras
Et la « chavire » encore un peu

Elle avance dans la ville qui gémit comme une hydre vorace
Là, Elle n’a plus de place
Ses poumons sont trop grands, elle a besoin de vent pour frémir
Sur son corps elle a peint un ciel qui s’étire
Dans le creux de ses reins, le silence des pierres
Le vol d’un oiseau qui trace sur sa peau les secrets des terres de glaces

Un instant délicieux, on perçoit dans ses yeux sa sueur et son rêve
Son rêve qu’elle respire du fond de sa nuit, du fond de sa nuit bleue
Un rêve simple, une odeur, un désir plonger dans l’océan
Ce géant qui la boit et la retient dans ses bras
Et la « chavire » encore une fois

Sur un mur qui menace, coulé dans le béton
Un poisson la regarde en pleurant sous la lune
Son chagrin de bitume a emmuré son amour
Elle arrache le coeur du poisson de fortune
Qui bondit dans ses bras
Et grimpe sur le toit, là où dansent les fous
On entend tout à coup comme un bruissement d’ailes
Elle s’élance loin dans le ciel immense qui la boit d’un coup de cils
Elle rit à chaudes larmes
On dirait qu’elle s’envole avec une nuée de grues
Couronnée par la grâce d’un corps échappé à la pesanteur
On dirait qu’il danse
Sur la ville qui prend feu
L’océan l’appelle et les astres pleurent

Elle est belle comme un soleil
Passagère des vents fous
On dirait qu'elle chante
Elle est belle comme un soleil
Qui brûle dans la nuit
On l’entend qui rit
On l’entend qui rit
Immense
Seule je bouge entre tes yeux
Entre tes mains
Mes pieds trépignent dans le silence
Si je reste
Ce labyrinthe me perdra
Où je suis, personne
Personne ne me retrouvera

Comme une île
Je rêve d'un monde qui ne m'attache pas
Comme un désert
Je rêve d'un ciel qui évade mes pas
Tu sens bon
Dans la moiteur de la mousson
Ton regard colle à mon ombre
Qui s'oublie à l'horizon

Mes doigts picotent
Ma peau chatouille et ça c'est toi
Tu m'emmènes
Dis moi c'est encore loin là- bas
Secret
Chuchote entre les pierres
Regrets, jetons les
Jetons-les à la mer

Immense
Le monde bouge entre nous deux
Mes rêves nous piquent
Et la mer monte entre nos bras
Je peux
Prendre ta main juste une fois
Je peux, je peux prendre feu
Avec toi
Muselées, acculées
A faire taire leur fièvre
Injustement Frappées
Jusqu’à ce qu’elles en crèvent
De Bruxelles à Delhi, d’Alger à Buenos Aires
Elles reprennent leur vie
Tout droit vers la lumière

Oh, prenez-garde
Les panthères se réveillent
Osent sortir indignées
N’ont plus peur d’être belles
Osez seulement vous attaquer à elles
Leurs griffes acérées
Vous enverront au ciel

Traquées dans leurs forêts
Violées dans leur sommeil
Injustement privées
D’exister au soleil
Osez seulement vous attaquer à elles
Femmes au poing levé
De partout se réveillent

Et devant l’Éternel
Regardez-les danser, libérées de leurs chaînes
Sous un ciel de printemps
La poitrine au soleil
Et le cœur en plein vent

Humiliées dans leur corps
Sous le regard cruel
Des hommes qui frémissent
De les voir si belles
Osez seulement vous attaquer à elles
Vous risquez la morsure
La mort accidentelle

Leurs chairs indomptées
Leurs cheveux leurs dentelles
Rebelles dévoilées
Amazones sensuelles
Osez seulement vous attaquer à elles
Elles sont bien décidées
A déployer leurs ailes

Et devant l’Éternel
Regardez-les danser, libérées de leurs chaînes
Sous un ciel de printemps
La poitrine au soleil
Et leur cœur en plein vent

Le regard allumé
De désirs et de rêves
Elles marchent vers vous
Et demandent une trêve
Osez seulement vous attaquer à elles
Elles sont maintenant debout
Fières d’être à nouveau « Elles »

Oh! Prenez garde
Les panthères se réveillent
Osent sortir
Indignées
De loin elles vous surveillent
Osez seulement prendre possession d’Elles
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds
Je laisserai le vent baigner ma tête nue
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien
Mais l'amour infini me montera dans l'âme
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien
Par la Nature, heureux comme avec une femme.
Eau - Fusion originelle. Première caresse du ventre maternel. Je me souviens. Chaud. Doux. Comme un océan qui baigne dans le soleil. On m’a dit « 99% d’eau tu étais avant le grand chaos ». 70% de vie injectée dans nos chairs. 70% de vie injectée dans nos terres. Lumière.
Eau, Condensation des sources Rumba frénétique au centre de la matière Cellules Pullulent Ondulent Copulent Crédules Corpuscules de vie
Eau - Océans, mers, fleuves, rivières, sources, glaciers, geysers Tes nappes phréatiques pleurent dessous la terre
Tu nages dans mes artères En colère.
Ils avaient pourtant dit : On ne vend pas les rivières

Eau - Sublime nation Particules en voie de disparition Désertification Contamination Exploitation Exportation Expropriation Rébellion Désacralisation. Choc « climax-tique » entre les nations des rivières et celles de la guerre Soumission à l’ordre des religions monétaires Choc « géo-éthique » au profit de la misère de 70% de chair sur la Terre.
Eau - Tes nappes phréatiques pleurent dessous la terre
Tu nages dans mes artères. En colère
Ils avaient pourtant dit : On ne vend pas les rivières

Eau - fondation de l’être humain » ou « droit humain fondamental ». Sans toi, mort. Je me délecte lorsque je te bois Je me suspecte lorsque je te vois De ne pas assez… te « re-garder ». A l’intérieur de toi A l’intérieur de moi On t’use, on t’abuse. On t’hormone, t’"antibiote", t’acidifie, te pollue. On te prospecte, te «sélecte », te désinfecte, t’étiquette, on t’exploite, on te gaspille, on te re-minéralise, on t’embouteille, on te vend. On te "customize" Pute de luxe ou Belle des champs. Hommes, femmes, enfants, ancêtres, pas un ne résiste aux messages « publicitaires » « buvez- Nes… ». Derrière chaque bouteille « pute de luxe » ou « belle des champs » soupire, dans le nord, une jeune femme en régime amaigrissant tandis que dans le sud crève une mère qui n’a plus de lait pour nourrir son enfant. Elle a soif.
Eau - Tes nappes phréatiques pleurent dessous la terre. On a souillé tes ovaires
Tu nages dans mes artères. En colère
Ils avaient pourtant dit : On ne vend pas les rivières

Eau - On m’a dit Que tu portes la sagesse de l’humanité. Qu’en toi se dessinent les paysages que tu baignes et l’empreinte des saisons que tu orchestres. On m’a dit que tu portes le miroitement de nos rêves dans le crépuscule des glaciers, la fougue de nos vies dans le ventre des chutes et ce qu’il nous reste de paix dans le sommeil des lacs à la nuit tombée
On m’a dit Que les rivières sont nos sœurs, qu’elles étanchent notre soif et nourrissent nos enfants Qu’il faut faire une prière lorsque l’on pénètre dans le corps d’une rivière Qu’il est bon de la saluer, juste un instant, la regarder, l’écouter, la respirer, que son murmure est la voix de la mère de nos mères et de notre conscience cellulaire
On m’a dit, en rêve, que nous étions rivière.

On m’a dit aussi que tu as été réduite en esclavage, que parfois même tu étais déviée, exilée, acculée à l’abandon de tes terres, asséchées, à l’agonie. On m’a dit que partout l’on t’a transformée en meurtrière, que toutes les huit secondes, un enfant meurt après t’avoir bue contaminée. On m’a dit que tu as mal. On m’a dit que tu as soif. On m’a dit trop de choses.

Eau - Cristaux splendides jalousés par les souffleurs de verre Joyaux sculptés dans le ventre des pierres On m’a dit que vous rayonniez comme mille soleils sur la symphonie pastorale de Beethoven Que vous dansiez sur les Beatles et frémissiez sur Mozart.

Eau - Tu ris quand je ris, tu pleures quand je pleure, tu jouis quand je jouis, je meurs si tu meurs. Ils avaient pourtant dit : On ne vend pas les rivières
Le vent joue avec sa peau
Dessine sur son visage
Les sables du sud, les oiseaux et la mémoire des rires et des vagues

Le vent joue avec sa peau
Caresse ses blessures
Et réveille les désirs qui peuplent le fond de ses forêts obscures

Elle ne sait plus comment elle s’appelle ni quelle est l’encre qui écrit son chemin
Elle ne sait plus d’où elle vient
Elle ne sait plus de quelle couleur est sa peau mais elle vogue au-dessus de l’eau
Birds flying high you know how I feel
Sun in the sky you know how I feel
Breeze driftin' on by you know how I feel
It's a new dawn
It's a new day
It's a new life
For me
And I'm feeling good

Fish in the sea you know how I feel
River running free you know how I feel
Blossom in the trees you know how I feel
It's a new dawn
It's a new day
It's a new life
For me
And I'm feeling good

Dragonfly out in the sun you know what I mean, don't you know
Butterflies all havin' fun you know what I mean
Sleep in peace when day is done
And this old world is a new world
And a bold world
For me

Stars when you shine you know how I feel
Scent of the pine you know how I feel
Oh freedom is mine
And you know how I feel
It's a new dawn
It's a new day
It's a new life
For me

And I'm feeling good
Emmène-moi où est le silence
J'ai vu les oies partir vers le sauvage
Je peux m'en aller maintenant
Je peux m'en aller
Doucement

Emmène-moi où est le silence
J’ai vu les aurores traverser l'orage
Je peux m'éveiller maintenant
Je peux m'éveiller
Doucement

Emmène-moi où est le silence
J’entends le murmure des forêts, des plages
Je peux écouter maintenant
Je peux écouter
Doucement

Emmène-moi où est le silence
Je sens le souffle des volcans sans âge
Je peux respirer maintenant
Je peux respirer
Doucement

Emmène-moi où est le silence
(...)
Je n'ai plus peur
Je peux fermer les yeux / m’éveiller maintenant
(...)
Doucement
Saviez-vous que vous pouviez tous écrire une chanson, pour qu’elle passe à la radio ?
Le mode d’emploi peut vous être envoyé par notre radio nationale. Un clic et ils se feront un plaisir de vous le communiquer !

Ecoutez-moi
Downloadez-moi
Likez-moi-Libérez-moi-Forwardez-moi
Compilez-moi
Remixez-moi
Samplez-moi-Vendez-moi-Je suis à vous

Pas trop de mots, pas trop d’images, pas trop d’idées, restons bien sage
La métaphore sur les transistors est démodée
Pas trop d'accords, pas trop de notes, un p’tit gimmick qui sanglote
Un bon refrain que vous puissiez télécharger

Ecoutez-moi
Downloadez-moi
Likez-moi-Libérez-moi-Forwardez-moi
Compilez-moi
Remixez-moi
Samplez-moi-Vendez-moi-Je suis à vous

Pas trop de ton, pas trop longtemps, juste un bruit d’ fond peu dérangeant
Le bon format pour égayer vos supermarchés!
Pour vos iphones, pour vos ispaces, pour vos ichains, pour vos ibrains
Pour vos cerveaux toujours et encore bien branchés

Pas trop d' colères, pas d'amertume, parler des guerres ça fait pas de tune
La contestation sur les transistors est démodée
Un bon gros beat, les basses à fond, pas trop d' nuances, pas d' rébellion
Un bon refrain que vous pouvez télécharger

Ecoutez-moi
Downloadez-moi
Likez-moi-Libérez-moi-Forwardez-moi
Compilez-moi
Remixez-moi
Samplez-moi-Vendez-moi-Je suis à vous

Si t'aimes la langue de Baudelaire, ou simplement celle de ta mère
Pas de chance, la langue française sur les transistors est aussi démodée
A moins qu' tu fasses pas compliqué, si c’est en anglais, c’est gagné
Le bon format pour massacrer la diversité
L’avènement de la monoculture labellisée

Pas d'état d'âmes ni de grands rêves, oublie la poésie qui crève
Et maintenant, place à la publicité !

Ecoutez-moi
Downloadez-moi
Likez-moi-Libérez-moi-Forwardez-moi
Compilez-moi
Remixez-moi
Samplez-moi-Vendez-moi-Je suis à vous !
Parfois je rêve
d'une petite maison près d'un lac
un rock' in chair se balance sur un fil de lumière
L'eau tout doucement s 'éveille, caressée par la main de l'aube
A chaque clignement du ciel je rêve
D'une petite brume qui m’enlace lins des lumières de la ville
Dans un grand air de solitude
Une petite maison près d'un lac
Là où le vent s'arrête
Quelques bougies, un hamac
Pourtant
L'instant d'après je rêve

De prendre un avion pour l'autre bout du monde
Voyager jusqu'à la fin des terres ne pas perdre une seconde
Parler à l' océan, taquiner les marées
Te raconter des histoires insensées
Pactiser avec la mer devenir un peu sorcière
t’aimer encore plus haut que le cercle polaire
Remettre un peu de sel remettre un peu de sens
Et déposer mes lèvres sur ce qui rit et danse

Buissonnière je cours en traversant le temps
Jusqu'à perdre le souffle jusqu'à perdre le vent
Parfois j'ai l'impression d'enfin sentir mes ailes
Et déployer mon corps dans l'espace et le ciel
J'écoute les histoires des arbres et des amants
Qui ont scellé leurs cœurs dans les troncs et les vents Provoqué les éclipses joué avec la lumière
Se sont aimés autant que le feu et la terre

Je rêve de voir chaque aube avec des yeux d'enfants
Ne jamais me lasser découvrir chaque instant
Des visages nouveaux et des nouveaux printemps
M'élever vers les cimes et toujours frôlant
Les extrêmes délicatesses du monde
Et glaner des sourires sur une terre féconde
Parler dans d'autres langues et vivre plusieurs vie
Tellement haut. Tellement fort
Être Tellement en vie
Pourtant
L'instant d'après je rêve

D'une petite maison près d'un lac
Un rock' in chair qui se balance sur un fil de lumière
L'eau tout doucement s 'éveille, caressée par la main de l'aube
A chaque clignement du ciel je rêve
« Ton souffle est un joyaux précieux qui cherche sa route à travers les jungles inhospitalières d'un monde profondément humain en crise d'amour depuis la nuit des temps, cherchant sa propre trace, cherchant sa propre ombre dans la main d'une femme, d'une vierge ou d'une divinité au sourire transcendant, dans l'éclat d'une image qui toujours se rend inaccessible derrière une porte de cristal, icône bâtie sur fond de doute, de misère, de détresse et de déroute.
Plonge au plus profond de toi et écoute.»

Nous aurons dans nos yeux le feu de mille soleils brûlants
Des fleurs majestueuses dans le lit de nos veines
Et des marées d'espoir pour éponger nos peines
Ce soir
Dans le noir
Où nos corps reposent
Nos yeux mouillés cherchent encore à regarder la nuit
Les zones invisibles

Nous aurons dans nos yeux le bleu des océans limpides
Des algues et des flots aux reflets intrépides
Une armée de corail pour protéger nos rives
Ce soir, dans le noir, où nos corps respirent encore
Nos yeux mouillés cherchent encore à regarder la nuit
Les zones invisibles

Nous aurons dans nos âmes le parfum des forêts
Recouvertes de mousses et d'insectes fous
Et la force des druides pour conjurer le mal
Et le souffle des fées et du Graal
Nous aurons le chant des sirènes et des rivières
Au-delà des camps, au-delà des barbelés, au-delà des frontières
Nous aurons le chant de l’eau et de la terre
Et nous irons au-delà des formes, des couleurs, des parfums
De tout ce qui nous retient d’écouter ce qui rit, danse, explose
Ce que se joue et se grimace
Ce qui respire, libre dans l’espace et ose

Nous aurons dans nos mains le précieux, l’invisible
Celui qui ne coûte rien
Celui qui nous fait rêver que l’impossible devient possible
Le temps libre, de penser
Libre de contempler
libre de goûter
Libre d'être juste là Libre de ne pas faire
Libre de se taire, ou pas

Nous aurons faim
Nous aurons soif de libre pensée, d'amour, de rêves
Nous aurons l'ivresse des jours heureux
Celle qui célèbre la mort, celle qui célèbre la vie
Et tout doucement s’endort
Dans les bras d’un amant, dans les bras d’un soldat, dans les bras d’un ami

J’ai un rêve
Celui que nous soyons tous rassemblés
A l’abri de nos peurs
Des totalitarismes et des pouvoirs incontrôlés
Dans ce grand Tout en fragile équilibre
Une terre solidaire entre les cœurs des hommes, les racines des arbres
Et les ailes des papillons migrateurs
Faisons battre les tambours de nos valves cardiaques ensemble
Et libérons nos loups, nos tigres, nos oiseaux de nuit, nos oiseaux de jour, nos orages, nos aurores boréales, nos arcs-en-ciel, nos images, nos amours indomptés et sauvages.