"Quand je regarde à l'horizon, tout droit vers le soleil
J'aperçois tous ces millions de visages qui s'émerveillent
De la beauté de ce monde que l'on ne protège pas
Cette fragilité féconde qui fait que nous sommes là
J'en appelle à la lumière, aux forêts, aux océans
Pour nous ramener sur terre une respiration, un élan
Ouvrir les yeux sur le même ciel et marcher la tête en avant
Et traverser la tempête sans oublier qu'on est vivant."
(Pascale Delagnes - Réveillons-nous)
Long métrage mettant en dialogue deux auteurs, et l'océan.
Une escapade vers les falaises de Gris-Nez, pour offrir quelques fragments d'écriture à l'océan,
et saluer la beauté de son grand large.
Interview audio de Pascale Delagnes à propos de "Carnet de Bords".
Il est terrible ce rire, le rire de cette femme
Ses mains grignotent la manche de son manteau givré,
qui a froid, qui a faim
Son regard se perd dans le Finistère Mystère.
Il est terrible le rire de cette femme qui court nue dans la rue
On dirait qu'elle danse avec un inconnu
Qu'elle s'envole avec une nuée de grues couronnée de grâce,
la grâce d'un esprit qui échappe à la pesanteur d'un corps qui a le mal du monde
Et elle rit, elle rit à chaudes larmes
Perdue entre ses mains qui la protègent encore un peu.
Il est terrible le rire de cette femme qui court nue dans la rue
Elle est belle comme un soleil, traversée par la lumière, le regard étincelant
Passagère du vent fou On dirait qu'elle danse.
Il est terrible ce rire, le rire de ce monde
Ce monde qui grignote la manche de son manteau givré,
qui a froid, qui a faim
Son regard se perd dans le Finistère Mystère
On dirait qu'il danse avec un inconnu
Il s'envole avec une nuée de grues Couronné de grâce,
la grâce de ses vies indomptées, de ses volcans, de ses océans
Et il rit à chaudes larmes
Entre ses montagnes qui le protègent encore un peu.
Il est terrible le rire de ce monde
Il est beau comme un soleil, traversé par le temps, par les vents
Seul On dirait qu'il danse.
Il est terrible ce rire, le rire de cette femme,
de cet homme, de cet enfant, de cet arbre
Le rire de cette respiration, de ce silence, de cet éclat de vie
Cet éclat de vie qui grignote la manche de son manteau givré,
qui a froid, qui a faim
Son regard se perd dans le Finistère Mystère.
Il est terrible le rire de ces éclats de vie qui courent nus dans la rue
On dirait qu'ils dansent avec des inconnus
Ils s'envolent avec un brouhaha de fumées
et de sons Couronnés par la grâce d'un esprit qui échappe à la pesanteur d'un corps qui a le mal du monde.
Et ils rient à chaudes larmes Perdus entre leur murs de béton
Qui les étouffent encore un peu
Il est terrible ce rire
Il est beau comme un soleil,
traversé par la lumière, le regard étincelant
Passager des vents fous
On dirait qu'il danse.
Souvenir d' Isluga, Chili
L'écorce de la lune me fait penser à cette écorce de toi
Cette écorce de ton corps qui me respire
Sur le fil de nos voix
Sous la lune
Sans dormir
Les yeux dans le ciel
Hantés
Nos cœurs cousus ensembles quelque part
A la dérive dans cet espace immense
Libre Notre amour
L'écorce de la lune me fait penser à cette écorce de toi
Ta bouche qui raconte des histoires
Le vent et Neruda
Tes mains balbutient
A mon corps balbutiant
Nus
En corps inconnus
Un chant d'évasion, une passion
La petite flamme qui fait fondre la cire
La petite maison en adobe qui fait fondre le temps
Et la cape del Diablo flottant dans la nuit orageuse
La meute des nuages hurlant sur les volcans
Et un seul mot, je me souviens
L'écorce de la lune me fait penser à cette écorce de toi
Cette écorce qui respire sous le velours
Sous le murmure tranquille de la voûte de ce ciel que nous mangeons maintenant
L'écorce de la lune me fait penser à cette écorce de toi
Cette écorce- enveloppe Nos corps dans les vents fous
Désirent Une île sur le grand lac
Isluga
L'écorce de la lune me fait penser à cette écorce d'Isluga
Cette écorce que je respire encore
Chaque fois que le soleil me quitte
Chaque fois que le vent me réveille
Chaque fois que les parfums du Chili viennent me retrouver dans mon sommeil
L'écorce de la lune me fait penser à cette écorce de toi
Et alors chaque fois
Chaque fois
Je te bois
Et je te chante
Rendez-nous le silence, rendez-nous la beauté
Rendez-nous ce qui vibre sans électricité
Rendez-nous nos espaces, rendez-nous nos horizons
Rendez-vous sur les places, faisons sauter le béton
Rendez-nous nos consciences, rendez-nous la liberté
De marcher dans nos vies sans avoir peur de tomber
Rendez-nous l'insolence, rendez-nous nos destins
Rendons-nous le courage d'ensemble lever le poing
Rendez-nous la patience et rendez-nous le temps
De contempler ce qui danse, de jouer avec nos enfants
Rendez-nous le repos et rendez-nous la joie
D'habiter dans un monde qui respecte ses lois
Rendez-nous le vacarme Des oiseaux et des forêts
Rendez-nous le soupir de ce qui meurt et renaît
Rendez nous le sauvage, rendez nous nos instincts
Rendez-nous la sagesse de la terre et du pain
Rendez-nous notre sueur nos oreilles et nos pieds
Dans le frisson de l'air, l'odeur des herbes mouillées
Rendez-nous le parfum de nos corps et le corps de nos rêves
Nos espaces intimes, nos idées, notre sève
Rendez-nous le mystère de l'aube dans le lit des glaciers
Le vol de la Dame blanche dans la nuit égarée
Rendez-nous la poésie des astres et du ciel
Le culte du soleil et la mémoire du sel
Retrouvons le silence, retrouvons la beauté
Du doux et de l'intime De la fragilité
De ce qu'on savoure et contemple sans avidité
Et non de ce qu'on consomme sans plus vraiment goûter
Rendez-vous aujourd'hui
Rendez-nous la décence, rendez-nous la dignité
D'être là, d'avancer en cherchant la vérité
Retrouvons la présence D'un regard, d'une main
Retrouvons l'innocence de croire en son chemin
Rendez-nous la conscience et l'espoir que demain
Nous serons des milliards à partager notre grain
Reprenons nos droits ouvrons la porte à l'humain
Bannissons un système basé sur le crime et le gain
Rendez-vous aujourd'hui
Je marche dans la nuit nue Je ne sais pas où mes pas seront entendus
J'écoute sans faire de bruit les rêves qui chuchotent dans le fond du puits
Je ne sais pas je ne sais plus Peut- être il y a longtemps je suis venue
Je me souviens la terre chaude, l'air humide ça sent bon Mon cœur bat , mon cœur rôde
J'aperçois un feu des ombres, des petits poissons dans ta main et tu tombes
Tu ris comme du velours Ta peau a la couleur de l'amour
Blottie Dans le creux de tes chairs, tu m' racontes les histoires de la mer
Mais qui es -tu je ne sais plus Je crois bien que je suis perdue
Je cherche les lions depuis que je suis descendue de l'avion
Je cherche les lions depuis que je suis descendue de l'avion
Je cherche un pays adossé au soleil Tout petit tout sensible qui se dépose tout doucement au réveil
"S'il te plaît, dessine- moi un lion" Ou bien ramène moi dans l'avion
Je marche dans la nuit nue Je ne sais pas où mes pas seront entendus
J'écoute sans faire de bruit les rêves qui chuchotent dans le fond de mes nuits.